• Nous l’avons déjà évoqué, à Bordeaux, les premiers jours d’avril sont généralement consacrés à ce qui est désormais appelé « la semaine des primeurs. »
     
    Il s’agit, pour les professionnels du vin, de goûter le dernier millésime vinifié afin d’en juger la qualité.
     
    Depuis la dégustation de La Demoiselle de Sociando-Mallet (voir article précédent) j’avais découvert que j’étais moins réticent à déguster des vins rouges très jeunes. En réitérant cette expérience, il y a cinq jours, j’en suis arrivé à la conclusion que ce n’est pas tant mon palais qui a changé que la vinification de certains crus. Je ne peux que constater une évolution certaine vers des vins très souples, incroyablement bons à boire dans leur extrême jeunesse, alors même qu’ils ne sont pas encore en bouteille. 2013 n’a pas été, paraît-il, une année facile et pourtant l’amateur saura dénicher des merveilles.
      J’en veux pour preuve les échantillons dégustés chez Jean-Luc Thunevin et Murielle Andraud : Clos Badon (constant dans la qualité), Clos du Beau-Père (à découvrir), Marojallia (très, très bien), Péby Faugères (sublime)… Ailleurs, ce furent, sans conteste, des noms comme La Fleur de Boüard ou Le Plus de La Fleur de La Fleur de Boüard, qui ont retenu toute mon attention.

                       

      Pour une fois, je ne parlerai pas de prix (qui me sont d’ailleurs totalement inconnus à ce jour), désirant me concentrer uniquement sur les qualités organoleptiques qui me sont apparues. Quel plaisir de trouver des vins déjà bien équilibrés, tout à la fois opulents, généreux, suaves, complexes, qui ne sombrent pas dans la surmaturité et offrent une belle fraîcheur ! C’est agréable à boire de suite, alors pourquoi s’en priver ? Il y a des amateurs qui prennent du plaisir avec ce genre de boisson ; ils sont tout aussi estimables que ceux qui optent pour des choses plus matures.
     
    Justement, j’entends poindre La question du vieillissement. Je laisse Jean-Luc y répondre (in Autour d’une bouteille avec Murielle Andraud et Jean-Luc Thunevin page 74) : «… nous sommes encore face à un des fantasmes de Bordeaux : c’est trop bon, donc ça ne va pas durer, le vin ne va pas bien vieillir ! Ça n’a aucun sens ! Il faudrait que ce soit, éventuellement, bon demain, mais surtout pas aujourd’hui. Il ne faut pas aimer l’immédiateté d’un plaisir, quel malheur, on est trop catholique, il ne faut pas jouir… C’est terrible. » 
    La journée fut animée par la venue d'Adriana Karembeu qui s'est prêtée avec gentillesse et simplicité au jeu des photos et autres dédicaces mais qui a surtout fait preuve d'un réel intérêt pour le vin. 
                                                                       

     


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